Un lait russe, une sucette, cinq minutes sous la neige et une première (surprise) partie insignifiante plus tard, VV & Hotel font leur entrée. Le rock viril ne tient plus de la gent masculine seule, celle qui s'agite devant nous en est une preuve flamboyante.
Le concert entammé par la lascive URA Fever s'avèrera être l'essence même de ma définition de la classe. D'emblée, le couple nous sidère. Les yeux sont écarquillés, les langues pendantes, les mines fascinées. L'irrésistible aura de la vénéneuse Alison Mosshart nous pénètre, son élégance sauvage engendre les insanités. Tape Song, ma préférée, le bonheur de l'accompagner d'une voix grave et acide, you've got to, you've got to go straight ahead!, un peu gâchée par des ennuis relatifs à la téléphonie mobile. Elle se joue de nous, elle pose pour moi (première photo), fléchit en x ses interminables jambes, elle esquisse des danses tortueuses avec son micro, sussure No Wow, s'accroupissant pour chanter la fin droit dans les yeux de Sophie. Jamie surfe littéralement sur les semelles de ses classieuses bottes en daim (très douces au touché, je précise), s'approche du micro d'Alison, chantent tels Pete & Carl lèvres contre lèvres, feignent un coup de boule. Ils se donnent en spectacle, établissant une vériatble relation avec nous, on s'en régale. Hotel nous fait découvrir des sonorités différentes, donnant des coups de poing à sa guitare. Il laisse tomber son onglet, happé par ma Jacqueline au prix d'une hilarante lutte avec un trentenaire peu galant. Kissy Kissy l'inqualifiable, le public entraîné dans les méandres d'une profondeur enivrante se délecte des regards suaves que se lancent les Bonnie & Clyde modernes. Il murmure, les yeux fixement perdus, il fait claquer ses talons contre les planches, parcourt avec aisance son manche, enlève sa main gauche par accoups, tout ça au dessus de nos têtes incrédules, de nos mains tendues, main qui me vaudra un adorable sourire de la part d'Alison Mosshart lorsque mes doigts se déposèrent sur la pointe de ses botillons dorés. Plus tard, sans qu'elle s'en apperçoive, je préléverai un bout de leur cuir, relique que je conserverai glorieusement pincée entre pouce et index jusqu'au chemin du retour. Elle se cambre, enlève son foulard, ronge son pouce, s'enroule dans le fil téléphonique reliant son électro-acoustique sanguine à l'ampli, did you get the real good ones. Mon coeur n'en peut plus de battre pour elle, qui se traîne, boit, se courbe, se perche, se déhanche, agrippe sa ceinture, se roule, se couche, mord ses pendentifs, se hisse, se tord, rampe, se fait tuer par un Jamie Hince mimant l'impact d'un fusil pointé sur elle, illustré par sa Fender noire. I want you to be crazy 'cause you're stupid baby when you're sane, lui robotique, elle hypnotisante. Maniant suggestivement le pied de son micro, levant le menton, jettant sa sublime chevelure suante d'encre noire violemment en arrière. Fried My Little Brains entonnée en choeur, avant de bercer nos briquets au tendre rythme de Goodnight Bad Morning. Ils partent. Nous applaudissons à tout rompre sans réellement espérer un rappel. Contre toute attente, réapparition du duo, des "Veux-tu m'épouser, euhm, will you marry me?!" "VV t'es bonne!" "VV I love you" "Ouais, me too!" "Jaymèèèy" fusent et font rire les intéressés, repartis pour deux chansons. La belle se fait battre. Un moment final, théâtral, brutal, qui modifiera la conception que nous nous sommes faite d'un concert, ébahis par une telle mise en scène. Elle nous fait signe. Hasta la vista baby, je dirais.
Nous nous asseyons, bouleversées, dos contre scène. Un barbu poivre et sel nous chasse avec véhémence, la salle se sera vidée en un quart d'heure montre en main. On se cramponnera l'une à l'autre, brandissant nos trésors, arborant nos trophées, titubant sous le poid du souvenir abrupt. Putain, The Kills.
17 mot(s) doux:
S.U.B.L.I.M.E...
Je ne m'en remets toujours pas,toujours pas.
Je t'aime douce Katie.
Oh Mon Dieu...
Je ne sais que te dire sinon que c'est bien PLUS que réciproque.
J'aurais bien envie de citer Sheila,Brigitte Bardot ou qui sais-je et dire "Mes amis,mes amours".
Ma douce,ma belle Coline,je les verse ces petites larmes qui en fin de compte ne sont pas si petites.
Je t'aime très fort et pour très longtemps,
You're a sweet,sweet girl,à l'image de cette pharse qui te convient plus qu'à merveille ma Katie.
Je me répète,encore et encore mais
je t'aime...
A très bientôt.
PUTAIN
Je ne me lasserais jamais de te complimenter pour tes review ma chère... Incroyable. Déjà les Babyshambles la dernière fois c'était étonnant, mais cette fois -déjà que j'aime les Kills plus que tout- je suis abasourdi. ça me fait rire parce que je lis tes reviews de la même façon que j'écoutes une chanson des Kills justement. Dans un seul souffle, la bouche ouverte, les yeux écarquillés et complètement déconnecté de tout autre bruit ou autre évenement quelconque...
J'aime comme tu écris, j'aime tes phrases, j'aime ton style. Je te jalouse et je t'admire. Je te jalouse parce que tu as mon âge et que tu écris comme un journaliste confirmé, je t'admire pour les mêmes raisons.
See ya
Ps: j'ai pas du tout l'habitude de faire des compliments à des ados comme moi, et je crois que tu es la seule personne à qui j'en fais autant^^
Des gentillesses, peut-être, mais réellement sincères... vraiment.
et les photos sont très belles aussi.
Putain The Kills comme tu dis raaah j'aime me faire du mal en lisant review sur review mais je me dis qu'à force d'en lire ça peut peut être me donner l'impression de l'avoir vraiment vécu...nan je rigole. Mais la tienne est particulièrement bien écrite quand même.
Tape Song est aussi ma préférée.
Et j'adore tes photos où on voit par terre.
Bises
COLINE!
je suis revenue d'Espagne ce matin. je ne pouvais recevoir ton appel aux Kills... mais bon, je me console avec cette SUPERBE review, merde t'écris tellement bien, une claque à chaque fois; ah ma vieille tu ne vas pas t'en sortir si facilement :D
Lightspeed Champion c'est pas en Belgique, c'est dans le tout nord de la France. Un plan assez foireux enfait mais j'apprécie assez. Vivement qu'on se parle!
Mais ne nous leurrons pas: je me ferai un plaisir d'écouter tes propositions et de voir ce que tu aurais mis à la place. N'hésite pas!
Ma jalousie me fait mal en lisant ta review, mais putain quest-ce que c'est bon!
Excellente (le mot n'est pas exagéré), excellente review, vraiment.
Petite (Grande) Coline, ma lettre a commencé son périple il y a moins d'une heure. J'espere que dans tes mains, elle échouera, avant mon départ pour Londres, ce mardi. Ta description du concert des Kills est magique, point. La mienne n'utilisait pas de mots aussi justes, je dois dire. En tout cas, le ressenti est bien là, et je pense, surement à juste titre, qu'il nous est semblable. Sur ce, je t'embrasse, très chère amie d'une contrée lointaine. De grandes pensées pour toi, Tenaille.
très bonne sélection. J'essayerai de rajouter d'autres thèmes dès que je pourrai!
j'espère que tu vas bien sinon... on ne discute plus beaucoup ces temps ci... alala!
bon allez bonne soirée
bien à toi
sarah
Bien joli blog que celui-ci... les images, les textes qui se lisent d'une traite. je reviendrai.
oooh ça m'a tellement donné envie d'y être cette envolée lyrique. D'ailleurs j'ai même cru me trouver accroché aux bottines d'Alison pendant un instant, si fiévreusement écrit!
Je n'ai lu que cet article pour l'instant mais je sens que je ne m'arrêter pas là =)
Gné, encore quelqu'un qui a vu les Kills en concert, la chaaance. Je devais les voir à Toulouse mais... Sold out. M'en fous j'vais me venger cet été à Angoulême youpi (normalement du moins). En tout cas ça doit vraiment être un truc à voir... (surtout vu la qualité du dernier opus).
Juste pour te le dire, certes 4 jours après (la ponctualité n'est pas mon fort) mais ton commentaire m'a fait très plaisir, parce que moi aussi je passais silencieusement sur ton blog et chaque fois je me disais que je devais revenir !
Ah oui et un fait que je n'avais pas relevé dans mon précédent commentaire : ces photos des Kills sont très réussies.
Bises.
mmh, pourquoi as-tu enlevé la photo où VV regarde précisément l'objectif de TON appareil? elle était délicieuse.
JE COMPREND MIEUX LE POURQUOI DES PAROLES!
Les bottes de Jamie sont comme qui dirait over-classes.
Ils dégagent une espèce d'énergie hypnotique on dirait. Fin j'dis ça en tenant compte des vidéos YouTubiennes que je passe mon temps a regarder et de ton article.
Aussi: tes photos sont très belles :)
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