14.7.08


Qu'il est bon de se réveiller quand on se sait à l'aurore d'une journée prometteuse.
A l'image de ce dimanche 13 juillet, bleu et ensoleillé, contrastant avec les jours précédents. Pas une goutte, si ce n'est de sueur.
Puggy se marrie à ravir avec la météo de par son instantanée, simple et assimilable gaieté. Il n'en faut pas plus pour conquérir le public aux pieds embourbés et aux mines réjouies. Au milieu d'un set maîtrisé vient Dubois, ma petite préférée de cette impressionnante brochette de tubes en devenir, parfaite pour débuter l'après-midi.
Le point fort de Puggy peut aussi s'avérer être un défaut de taille, mais ces trois jeunes hommes sont doués de charisme et de belles voix, ce qui n'est finalement pas si courrant. Nous noterons également que le batteur scandinave est prodigieux.
Direction Monsoon, arrivée sur Decadent Dandy, sortie la chanson suivante, leur préférant ladite Allée des Saveurs, faisant le savant lien entre la scène extérieure et les Halles des Foires de Liège. Cuisine du monde, végétarienne ou bio, tout semble succulent.
Repues, c'est le doux Saint André qui nous contera ses anodines petites histoires, accompagné par Jéronimo (et le fils de Paul Magnette à la batterie, sPcial Ddikass à Jay). C'est frais et entraîant, Un Autre Que Moi est joyeusement fredonnée par les milliers de personnes présentes. Mignon et insouciant.
Une toute autre ambiance, à l'intérieur, avec Yoav. Israëlien basé à Londres, il fait progressivement parler de lui, et on ne s'en plaindra pas. Ce garçon a, incontestablement, dix doigts et une guitare. Il faut croire que c'est assez hors du commun. Il instaure une ambiance propice au recueillement, à l'évasion, imprimée par de jolies rythmiques orientales et par un grand musicien.
Négligeant Nicole Willis et ses Soul Invasitagtors au profit du bienêtre de nos jambes endolories, nous appercevons une longue file désireuse d'entrer dans un stand. En y regardant de plus près, je vois quatre des filles d'Hawaii, sagement attablées signant paciemment tout ce que l'on soumet à leurs mains habiles. J'obéis donc à Dieu-Oscar et cède à la tentation de me joindre à eux. Après vingt bonnes minutes et quelques verres de cidre, nous arrivons enfin à hauteur de la porte, à hauteur du "sorteur" qui ne trouva rien de mieux à faire que nous barrer la route et annoncer que le temps imparti à la séance de dédicasses est écoulé. Evidemment.
Par chance, une gentille hôtesse accepte d'introduire mon billet de festival afin que l'un d'entre eux le signe. De loin et avec bienveillance, Denis le batteur s'enquit de connaître mon petit nom, je fais savoir haut et fort que je me prénomme Coline-C-O-L-I-N-E et il inscrit docilement un petit mot sur mon ticket. Ces adorables garçons n'ont pas fini de me gâter puisqu'ils poseront tous jovialement pour mon objectif. Ce sympathique moment sera suivi de Nada Surf dont je n'ai vraiment apprécié bruyamment que les cultissimes et adolescentes Always Love et Popular, le reste du concert n'étant qu'une succession répétitive de chansons comme les Californiens ne se privent pas de produire.
Le Cinematic Orchestra quant à lui a fait preuve d'une variété exemplaire dans ses morceaux, tantôt volatiles, tantôt puissants. Je retiendrais la sublimissime Breathe qui ne serait pas ce qu'elle est sans l'ensorcelante voix de la chanteuse. C'est les larmes aux yeux que ce concert d'aériennes incantations me laissera.
Arno complètement jetté, c'est sans regrets que je le délaisse pour aller me placer au centre de la première rangée de la scène intérieure, celle qui accueillera bientôt les Girls In Hawaii. Quel beau spectacle que de les voir s'affairer avec minutie aux sensibles réglages sonores. La précision et la rigueur avec lesquelles ils se préparent confirment que la perfection de leurs concerts ne tient pas du hasard. L'ordre et le choix de morceaux sera semblables au dernier concert du 21 juin, débutant par This Farm Will End Up In Fire et son refrain porteur de sentiments planants et fédérateurs suivie par Bees & Butterflies sortie de sa torpeur. Ils déambulent en chaussettes sur les tapis d'Orient poussiéreux installés au préalable. Les archaïques lampes clignotent irrégulièrement. De belles images passent par les télévisions posées sur scène. Les chansons se suivent, la magie opère. Antoine dédie la terriblissime Bored aux Hollywood Porn Stars, collègues et voisins du Collectif Jaune Orange. Et il n'est pas sot de relever dans cette chanson un côté très HPS, apporté par la solidité des guitares. Un touchant Couples On TV servi par le charme de la mandoline. Colors et son final; les délicats gémissements émis par Antoine qui feront s'écarquiller les yeux de l'assemblée. Ils nous offre la belle impression, une fois les paupières baissées, d'être dans notre chambre en train d'écouter notre iPod, et la plus belle encore de se réveiller face à eux. Pour Found In The Ground, l'impact fut moins grand que la première fois, mais cette chanson repésente tellement...
Ils finiront sur Flavor. Et quel Flavor! C'est un moment d'une intensité extrême que nous offre ces filles bien plus rock'n'roll qu'elles ne laissent transparaître. Ce début lointain et feutré, puis cette escalade voluptueuse qu'ils formentent de leurs voix les plus graves. J'étais transportée. Ils nous saluent, un véritable déchirement. Lionel et Antoine n'arrangeront pas notre peine en chantant Plan Your Escape, parce que oui, parfois ils font ça; des chansons tristes. Nous nous disons aurevoir pour de bon. Je choppe victorieusement la setlist et déclare en un long soupir qu'il faudrait maintenant que je me couche et que je rêve, mais c'est hors de question : Dionysos est dans la place.
Je me demande comment j'ai bien pu faire jusque là pour n'avoir pas accordé à ces gens géniaux l'attention qu'ils méritent... Je ne me suis jamais autant amusée à un concert, pour la bonne raison que Mathias Malzieu est vraiment drôle, qu'il traverse à deux reprise le public en sa longueur à coup de slam, qu'il gravit les échafaudages, qu'il pratique le cumulet, la chantelle et la rondat plus qu'à son tour... En un mot, ce mec est habité. Je devais probablement avoir tout de l'otarie, à applaudir et sautiller si ardemment. Notons que nous avons battu le record mondial de Belgique de Ta Gueule Le Chat, que nous avons fait pleuvoir des frites et des moules et qu'il y a un pondeur d'oeufs parmi nous. Giant Jack inoubliable, mais qu'une large partie du public n'a pas eu l'opportunité de vivre, car c'est monsieur Alain Bashung qui se préparait à monter sur scène. Et vu le monde qu'il y avait dans cette salle, déserter une demi-heure à l'avance n'aurait pas été suffisant. Nous appercevons à peine l'écran géant, il reigne une chaleur insoutenable et beaucoup font demi-tour, ce qui me pousse à croire que j'aurais par dessus le marché une mauvaise place pour le prochain concert.
Je commet alors une grave erreur : quitter Bashung après cinq (belles) chansons pour me trouver une place en or pour les Dandy Warhols. A leur entrée, des rires se déclanchent "alors c'est ça qu'ils sont devenus?". C'est bien simple, il n'y a que Zia que j'ai reconnue. Le batteur avait une coupe afro et un habit turc beige, le chanteur un chignon et un t-shirt Dylan délavé et le guitariste était accoutré telle une caricature de Sex Pistol. D'emblée ils nous ont fait peur. Mais ce n'était pas même comparable à la décadence qui allait suivre... Des chansons inconnues, des basses qui faisaient trembler nos cages thoracitques, l'absence de guitare sur certains morceaux comme Welcome To The Third World, refus de Courtney de chanter (il se contentera de marmonner)... Rattrapés par le temps, la désuetude ou l'argent, ils n'ont dorénavant plus rien à voir avec la fougue d'il y a une dizaine d'années, ils ne sont pas ce qu'ils auraient du être. Un Used To Be Friends méconnaissable, un affreux Bohemian Like You et un Get Off mou auront été d'énormes désillusions, moi qui me faisait une joie de retracer en une semaine ce petit bout d'histoire que celle de l'indie des 90's en assistant à un concert des dandies et du BJM. Exédée, je partirais avant la fin de la risible prestation.
Des confirmations, des découvertes, des déceptions, que demande le peuple?

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3 mot(s) doux:

Claire a dit…

ah quel plaisir de lire ceci.
Adorables filles...

pour les Dandy, j'avais vu récemment une photo d'eux, décrépitude était le seul mot que j'avais trouvé. enfin, je n'ai jamais été fan de ce groupe, juste de la fougue de certaines de leurs chansons. BJM nous attend ma jolie! j'ai lu une review, alors il y aurait Joel :D ahh Joel, ma grande passion ce type. et puis, ils font un set reprenant d'anciennes chansons (ouf!), et Anton et bien. Fidèle à Anton. On verra, on verra.

Unknown a dit…

Alors les dandy ne valent plus rien, ou presque ,
triste j'aurais aimé les voir au moins une fois
mais d'après ce qui tu écris là (et je te crois tout à fait) ça ne vaut vraiment pas la peine ;) .

& J'espère voir prochainement Mr.Bashung à l'AB =D

Anonyme a dit…

heuuu gianni c'est moi xD
c'est le nom de mon papa
(hum longue histoire ! )